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Communiqué : On ira jusqu’au retrait et au-delà !

Près de trois mois après le début du mouvement, les manifestations et les grèves se poursuivent en France. Une fois de plus, des millions de manifestants et de manifestantes sont descendus dans la rue le 6 avril, le gouvernement refusant de reculer sur la réforme des retraites.

Une source proche de Macron a déclaré aux médias qu’il importait peu au président et au gouvernement qu’il a nommé que la majorité soit opposée à la réforme. « Si le rôle d’un président de la République est de prendre des décisions en fonction de l’opinion publique, il n’y a pas besoin d’élections« , a déclaré la source aux médias. « Être président, c’est assumer des choix qui peuvent être impopulaires à un moment donné. ». Ces propos, tout comme l’utilisation du 49.3, ne font que confirmer notre position de boycott des élections présidentielles et législatives, et le fait que l’Etat apparaît de plus en plus ouvertement comme l’agent direct du capital, son gestionnaire, révélant ainsi en puissance la dictature de la bourgeoisie dans laquelle nous nous trouvons.

Cette situation ne peut être tirée de l’époque, qui est marquée par la seconde crise générale de l’impérialisme. Toutes les « réformes » participent à la tentative de restructuration du capitalisme français, pour tenter de conjurer sa perte de puissance face à ses concurrents, mais aussi pour se préparer à la future guerre de repartage du monde. C’est donc un aveu de faiblesse. Un aveu de faiblesse certes, mais rien n’est plus dangereux qu’un animal blessé, ne nous y trompons pas.

Dans ce sens, la journée du 6 avril et la journée du 13 en approche sont une contradiction. Nous avons d’un côté un mouvement qui défie les pronostics, durant massivement dans le temps, avec une détermination et un courant d’opinion l’appuyant, toujours majoritaire dans la population. Nous observons, malgré le fait évident que certains caps n’ont pas été dépassés – comme celui de la grève reconductible de l’ensemble des secteurs stratégiques et celui de l’offensive organisée des masses par exemple -, qu’un débordement du cadre imposé par l’intersyndicale commence à émerger. Ce débordement prends plusieurs formes, telles que les manifestations « sauvages », spontanées, principalement de la jeunesse, qui n’hésite pas à se confronter aux forces de l’ordre. Des actions sont aussi organisées en dehors des journées appelées par l’intersyndicale et les actions de blocages de flux tels que les « villes mortes » réalisées notamment dans le Grand-Ouest ou encore récemment à Paris et Lyon se développent. Bien entendu, il y a aussi les affrontements violents avec la police et les destructions de symboles capitalistes sur les parcours de manifestations, malgré tous les problèmes stratégiques que portent ces agissements. Ces actions, bien que spontanées, et parfois relativement isolées du secteur productif et de la classe, montrent la volonté profonde de changement des masses, qui souhaitent s’organiser et aller au combat loin des marches dominicales imposées par la direction de l’intersyndicale. Cette question de la combativité est le principal, l’aspect de spontanéité est secondaire, bien que devant être corrigé et organisé. Aucun révolutionnaire digne de ce nom ne peut se tenir à l’écart des masses et de la jeunesse lorsqu’elle se révolte et tente comme elle le peut, sans cadre, de lutter combativement. « Se rebeller est juste » de tout temps et à jamais.

Encore une fois, l’élément essentiel à tout changement est la base interne. Actuellement en France, dans ce sens, le rôle des révolutionnaires est d’œuvrer afin de reconstituer le Parti Communiste de France, le seul capable d’organiser et de diriger la juste révolte des masses et du prolétariat de France vers la Révolution. Sans ça, nous sommes orphelins et aveugles dans la bataille, chacun de nous le ressent profondément et se sent impuissant face à la direction de l’intersyndicale qui impose son agenda à l’ensemble du mouvement social. Mais, comme dit précédemment, des fissures se créent et le cadre commence à être débordé, c’est donc là que doivent être les révolutionnaires.

Nous devons, et vous renvoyons vers l’analyse du journal Nouvelle Epoque que nous partageons (https://www.nouvelleepoque.fr/la-ligne-syndicale-classiste/) être présents dans le syndicat. Sans cela, en luttant seulement de l’extérieur et en se posant en concurrent aux syndicats en général, nous faisons preuve de gauchisme, comme nous l’a appris Lénine. Nous, révolutionnaires, devons lutter là où est la classe. Ne nous y trompons pas, nous critiquons les directions syndicales, leur bureaucratie et leurs aristocratie ouvrière, mais nullement le syndicat en lui-même, qui, bien que n’ayant pas pour rôle d’organiser la Révolution, est un élément majeur pour organiser économiquement le prolétariat et appuyer le processus révolutionnaire.

Cela nous permet d’enchaîner sur le second aspect de la contradiction, à l’approche du 13 avril. Cela n’aura échappé à personne d’honnête et de sensé que l’intersyndicale d’aujourd’hui n’est pas à la hauteur des attentes du prolétariat de France. Cette direction, dans le mouvement actuel, a toujours fait en sorte de remplir son « rôle » : celui de canaliser la juste colère du prolétariat – d’organiser la contestation sociale tout en respectant le cadre établi par l’Etat bourgeois. Etant de moins en moins respectée et prise au sérieux même par l’Etat, l’intersyndicale a continué à quémander des entrevues au gouvernement, a continué d’appeler au calme lors des manifestations, et n’a jamais remis fondamentalement en cause le système contre lequel nous nous battons. En bref, loin d’être radicale, elle n’aura pas su se saisir du moment et de la mobilisation historique que nous vivons. 

Dans ce sens, elle ne s’est pas opposée frontalement au gouvernement. Elle aura, au mieux, établi des mots d’ordres appelant au blocage de tout le pays et à soutenir les initiatives entre chaque semaine de mobilisation. Elle n’a pas pu, à cause d’un manque de forces, du à sa politique révisionniste et capitularde depuis des années, mobiliser en masse la classe ouvrière pour organiser la grève reconductible sur les secteurs stratégiques, et encore moins prétendre à organiser une grève générale dans le pays. Par la même occasion, elle a en tout temps offert des portes de sorties au gouvernement, en appelant au dialogue, à la pause de la réforme, à la médiation,  et ce de la CFDT à la CGT.

Encore aujourd’hui, alors que la mobilisation ne faiblit pas, et que la détermination des manifestants augmente, le calendrier de l’intersyndicale reste identique, calqué sur le format de journées de mobilisation perlées et sur le calendrier de la bourgeoisie, notamment sur l’attente de la décision du Conseil Constitutionnel, ce dernier n’étant nullement représentatif du peuple. Nous pouvons prendre l’exemple direct du leader de la CFDT affirmant il y a quelques jours « respecter la décision du Conseil Constitutionnel et à en reconnaître toute la légitimité concernant le devenir de la réforme des retraites ». Sophie Binet, nouvelle cheffe de la CGT, reste également dans le flou sur la suite du mouvement social une fois la décision tombée. L’intersyndicale offre donc une porte de sortie à la bourgeoisie, en lui permettant un « retrait » de la réforme par des axes bourgeois, législatifs, et non grâce à la combativité du prolétariat, même si ce facteur pèsera bien entendu dans la décision rendue. Nous voyons là tout l’opportunisme des directions syndicales, véritables tampons entre la révolte et la bourgeoisie.

La semaine à venir s’annonce donc potentiellement décisive pour la suite du mouvement social. Notre rôle en tant que révolutionnaires est d’augmenter au possible la combativité du mouvement, de se lier avec la classe en profondeur et de penser l’après, qui prendra potentiellement la forme de grèves et luttes pour les salaires et contre la vie chère. Nous ne pouvons prédire le futur mais savons qu’à l’approche du 1er mai et vu la situation, le prolétariat de France continue à prendre conscience de son pouvoir et de son rôle historique, et nous serons là, avec lui et la Jeunesse pour servir le peuple jusqu’à la victoire finale !

Ce mouvement, par son ampleur et sa détermination est déjà une victoire pour notre classe. Peu importe la décision du Conseil Constitutionnel, nous continuerons d’être sur les barricades, dans les usines, dans les facs et quartiers afin de mobiliser et d’organiser le prolétariat de France pour marcher sur le chemin de la Révolution Socialiste, seule chose qui permettra notre émancipation en renversant la bourgeoisie et le capitalisme.

Soyons confiants dans notre classe, et redoublons d’efforts, car organisés, nous sommes condamnées à gagner.

Le Bureau National de la LJR

Le 08/04/23

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