Faisons du 7 mars un début. Le début de la grève reconductible certes, mais pas seulement. Faisons de cette journée le début d’un processus marqué par une élévation du degré d’intensité et de combativité dans le conflit social opposant les masses et l’Etat, et le début de la politisation de ces masses. L’époque est formidable, la situation est possiblement historique. Nous devons, en tant que révolutionnaires, nous saisir de ce moment pour faire avancer les masses sur le chemin de la politisation, c’est-à-dire de la Révolution Socialiste, la seule à même capable de résoudre les besoins profonds de ces dernières.
Pour cela, soyons lucides sur le fait qu’une grève reconductible – et ce peu importe son ampleur et sa dureté -, n’est pas synonyme de nouveau et du renversement de l’ancien, quoi qu’en disent les opportunistes. Une grève générale seule ne peut abattre le capitalisme, elle doit faire partie d’un processus révolutionnaire. L’histoire nous l’a montré, c’est quand le prolétariat est armé et dirigé par son Parti qu’il peut tout. Notre système social est le résultat de la glorieuse guerre de libération nationale antifasciste (la Résistance). C’est le prolétariat armé et dirigé qui a soumis la bourgeoisie à ses intérêts propres. C’est à partir du monde où les armes ont été rendues que pouvait commencer le long processus de décomposition de la classe pour soi. C’est ce qui nous fait dire que la nécessité historique est la reconstitution du véritable Parti Communiste et l’armement des masses qu’il dirige. Ceci et rien d’autre est le garant de la victoire totale contre le capitalisme et son appareil organique, l’État bourgeois. Les mille problèmes qu’affronte le prolétariat dans la lutte – bureaucratie syndicale, capitulation, absence de perspectives, faiblesse de la conscience – sont le résultat de l’absence d’un véritable Parti Communiste, rien d’autre. C’est notre tâche historique, le reste n’est que mensonge, l’Histoire et l’analyse de l’époque nous le prouve.
Nous devons donc faire du 07/03 et du mouvement qui s’en suivra une étape sur ce long chemin. Une étape où les masses vont prendre conscience que le problème va bien au-delà de Macron, aussi détestable soit-t-il. Il n’est qu’un pantin aux mains de la Bourse et des monopoles, et le véritable problème découle du type d’organisation sociale qui nous est aujourd’hui imposé, le capitalisme. Nous devons politiser cette contestation, au risque de la voir tomber entre les mains d’opportunistes s’en servant pour leurs objectifs carriéristes. Mais en définitive, les masses ne sont pas idiotes et saisissent l’époque bien plus que les « révolutionnaires » avides d’élections, de postes et de carrières au sein de l’Etat bourgeois. Ceci a été magistralement démontré lors du boycott de la farce électorale en 2022, ou lors des sondages, où environ un Français sur deux se dit prêt au blocage du pays.
Nous devons, sur ce terreau fertile, permettre des développements et intensifier la lutte : plus que lutter contre la réforme, il faut entreprendre de détruire ce vieil Etat et ce système moribond, ne vivant que de l’exploitation du peuple et du prolétariat.
Mais comme dit précédemment, nous devons pour réaliser ceci faire en sorte que ce mouvement social soit le plus intense possible. Nous encourageons dans ce sens l’ensemble des travailleurs et travailleuses à se mettre en grève, à rejoindre les bases syndicales ; à développer des AG interprofessionnelles, à mettre en place la grève reconductible. Nous encourageons les étudiants et étudiantes à bloquer leurs universités et leurs lycées, non pas par romantisme révolutionnaire ou pour développer des programmes d’occupation en dehors du mouvement social, mais pour en faire des bases d’appui de la contestation étudiante afin de soutenir la grève, au travers de projections, concerts, débats. Le 07/03 va être une journée cruciale qui en appellera d’autres, la date du 8 mars étant déjà annoncée.
Nous tenons à cette occasion à saluer la création du Comité Féminin Populaire qui est pour toutes les femmes du peuple un immense espoir ! Nous, jeunes révolutionnaires hommes et femmes, marchons côte-à-côte avec nos camarades des CFP !
La Ligue appelle donc à soutenir principalement la grève, qui sera l’axe majeur pouvant faire plier le gouvernement. Il faudra donc soutenir les initiatives, les piquets de grèves, penser grand et combatif, comme des occupations, des chahutages de permanences, des actions de blocage direct des flux économiques : soyons inventifs et déterminés.
Cap sur la Révolution Socialiste, feu sur le capitalisme !
Le Bureau National de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire
Le 01/02/23