Nous allons régulièrement vous proposer des portraits des héros et héroïnes du prolétariat de France. Cette rubrique a pour vocation de mettre en avant nos propres personnages historiques ainsi que leurs organisations, loin du roman national bourgeois. À l’heure où le monopole médiatique de Bolloré et de la bourgeoisie en général tend à concentrer toutes les strates des médias d’information, des grandes chaînes télévisées, aux radios, jusqu’aux manuels scolaires, il est plus que primordial de développer notre culture, celle de notre classe !
Le jeune militant communiste Pierre Georges dit Colonel Fabien
Pierre Georges, dit « Colonel Fabien » ou « Frédo », est un militant communiste et résistant français, né le 21 janvier 1919 à Paris et mort en opération militaire le 27 décembre 1944 à Habsheim (Alsace). Il est déclaré mort pour la France, une des plus hautes distinctions militaires officielles rendues lors de la seconde guerre mondiale.
Pierre Félix Georges est le troisième enfant d’une famille qui en compte quatre. Son père, Félix Georges, est ouvrier boulanger à Villeneuve-Saint-Georges dans la proche banlieue de Paris. Son père, Félix Georges, milite à la CGTU et adhère au Parti communiste en 1930. Arrêté le 8 juin 1942, désigné comme otage en raison des activités de son fils, il sera fusillé au Mont-Valérien.
Après l’obtention de son certificat d’études, Pierre Georges travaille comme apprenti boulanger, puis devient poseur de rivets sur les chantiers de chemin de fer de Villeneuve-le-Roi et enfin ajusteur chez Breguet à Aubervilliers. Il est dès son enfance plongé dans le dur monde du travail, au sein même du prolétariat français au côté de la classe ouvrière, ce qui va contribuer à forger son idéologie.
Il adhère au Parti Communiste Français à l’âge de 14 ans et participe à la guerre d’Espagne en s’engageant dans les Brigades internationales à 17 ans, en 1936 : il ment sur son âge pour être incorporé. Envoyé à l’école d’officiers de la base d’Albacete, il en sort en janvier 1938 avec un grade équivalent à celui de sous-lieutenant, puis de lieutenant en mars 1938, alors qu’il vient d’être grièvement blessé au ventre. Rétabli de ses blessures et d’une pneumonie, il doit cependant quitter l’Espagne. Rentré en France en juin 1938, moins de cinq mois après avoir commencé à combattre, il suit les cours d’une école pour métallurgiste et redevient ouvrier dans une usine Breguet de construction d’avions.
Les Brigades Internationales se sont battues au côté des républicains contre les rebelles nationalistes, lors de la guerre civile espagnole, entre 1936 et 1938. Elles étaient composées de volontaires antifascistes venus de 53 pays différents. On estime que durant la totalité de la guerre, entre 32 000 et 35 000 volontaires servirent dans les Brigades internationales, dont 15 000 moururent au combat. Ces brigades se sont développé grâce à l’impulsion de l’Internationale Communiste et du camarade Staline, et constituent un des prémices de la seconde guerre mondiale et de la lutte antifasciste mondiale qui en découlera.
De par son engagement politique, Pierre Georges est rapidement élu au Comité Central du Mouvement Jeunes Communistes de France (JC). Nous nous permettons de préciser pour les lecteurs et lectrices, que nous parlons des Jeunesses Communistes de l’époque, qui n’ont plus rien à voir avec celles d’aujourd’hui. En effet, au début du 20eme siècle, les JC étaient de réelles organisations de masse, proches des masses, combatives, anti opportuniste et menant un réel travail révolutionnaire, soit l’exacte opposé de ce que nous pouvons trouver au sein des actuelles « JC » appendices pourris du P « C » F et usurpatrices d’une grande histoire et d’un nom qu’elles ne méritent pas.
Dès son retour de la guerre d’Espagne jusqu’au déclenchement de la seconde guerre mondiale en France, le camarade Pierres Georges va lutter pour ses idéaux et son Parti devenu interdit et clandestin par l’Etat Français. Il est ainsi arrêté, ainsi que son épouse, le 3 décembre 1939, pour confection et distribution de tracts communistes. Bénéficiant d’un non-lieu, mais se retrouvant interné à Baillet (Seine-et-Oise), il profite de l’invasion allemande, en juin 1940, pour s’évader à la faveur d’un transfert vers Bordeaux. Le jeune militant reprend contact avec une organisation communiste très affaiblie et interdite. Désormais clandestin, « Frédo », son pseudo, séjourne successivement à Brive, Toulouse et Marseille. Là, il prend en charge, à l’automne, la direction des Jeunesses pour l’ensemble du Sud-Est. Intrépide, il redonne confiance aux militants et refonde une unité nationale des communistes. Muté à Lyon en décembre 1940, il y reste plusieurs mois et organise la résistance locale. Il revient à Paris, au printemps 1941, afin de renforcer la direction nationale des JC. Ancien brigadiste formé au maniement des armes, Pierre Georges est associé aux premiers pas de l’Organisation Spéciale du PCF, puis des Bataillons de la Jeunesse, les deux principales forces armées de résistances communistes et françaises de l’intérieur.
Chargé des opérations militaires et résolu à vaincre par l’exemple les hésitations des militants devant la consigne de « descendre » des militaires allemands, il prépare et exécute, en compagnie de Gilbert Brustlein, Fernand Zalkinow et Albert Gueusquin, l’attentat du 21 août 1941 contre l’aspirant Moser, à la station de métro Barbès à Paris. A partir de là, les opérations s’enchaînent : attaques de soldats, destruction par incendies ou explosifs de matériels et de locaux allemands ainsi que de permanences de mouvements collaborationnistes.
Le Colonel Fabien va être actif dans la résistance malgré plusieurs arrestations et tortures, jusqu’à la libération de Paris, auquel il prend part en personne. Continuant de façon exemplaire son engagement anti fasciste, il continue à la tête des FTP, et des FFI la guerre en chassant au côté des Alliés les allemands encore présents sur le Nord-Est de la France. Il meurt accidentellement, d’une manipulation défective d’une mine, le 27 décembre 1944, alors qu’il n’avait que 25 ans.
Nous élevons le Colonel Fabien au rang de héros de la jeunesse prolétarienne de France, car de par son engagement sans faille et dans la durée, il sut être à l’image de l’idéologie qu’il défendait et appliquait au quotidien. Au moment au nombre de français et françaises, abattus par la défaite acceptaient la situation, ou rejoignaient les rangs des collaborateurs, il sut être un acteur majeur de la rupture de l’apathie générale en abattant le premier soldat allemand, déclenchant ainsi la résistance armée organisé et effective sur le France entière. Continuant son engagement jusqu’au bout, il mourut comme un digne communiste et révolutionnaire, sur la ligne de front. A l’opposé des gaullistes fuyant à Londres, des trotskystes appelant à fraterniser avec le soldat allemand, il sut dans une juste analyse ou se plaçait son combat, sous les ordres de son Parti et de l’Internationale Communiste et au service des masses de son pays pour lequel il donna sa jeune vie. A l’heure de la réactionnarisation de la société bourgeoise française, pavant la voie à un futur fascisme, nous nous devons de rendre hommage de ces héros de notre classe et de nous inspirer de leurs combats. A l’heure où les soit disant révolutionnaires ou communistes, appellent à participer aux élections bourgeoises, ou dans un habile pas chassé faux et bourgeois, appellent à combattre les élections sans les boycotter, sic, nous nous inspirons de la justesse de l’analyse du camarade Pierre Georges qui nous montrent la voie à suivre. Etre au service des masses, combattre l’opportunisme, être la rupture, se donner corps et âme dans la lutte, savoir utiliser la violence révolutionnaire pour combattre la bourgeoisie en crie et le fascisme voilà ce que nous pouvons entres autres retenir ce de grand camarade, qui continue à vivre dans les luttes des révolutionnaires sincères !
Colonel Fabien, toujours présent dans nos luttes !
Abattons l’opportunisme et le révisionnisme !
Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire, le 07/04/22